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Les maladies vectorielles n'ont pas fini Les maladies vectorielles n'ont pas fini de faire parler d'elles

Transmises par des insectes ou des tiques, elles sont toujours d'actualité et sous haute surveillance.

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La FCO est le meilleur exemple qu'une maladie tropicale peut frapper n'importe quelle partie du globe. Et ce n'est pas la seule. «Il existe une grande diversité d'agents pathogènes, des virus, des bactéries ou des parasites, transmis par des vecteurs très variés, insiste Renaud Lancelot, chercheur au Cirad, l'institut de recherche agronomique au service du développement des pays du Sud et de l'outre-mer français. On dénombre plus de 3.200 moustiques et plus de 800 tiques capables de les véhiculer.» Ces maladies vectorielles ne touchent pas seulement les animaux. Entre conséquences économiques et problèmes de santé publique, elles sont sous haute surveillance.

«Les vecteurs ne sont pas de simples seringues transportant le pathogène d'un hôte à l'autre, note Renaud Lancelot. Ils participent à la multiplication du virus.» Ce qui complique l'étude de ces maladies, et ne simplifie pas la mise en place d'une stratégie de lutte efficace. Surtout quand il n'existe pas de solution vaccinale satisfaisante.

Pourquoi une telle recrudescence?

Le changement climatique est souvent pointé du doigt. Mais les changements sociaux et démographiques ont aussi leur part de responsabilité. Nous nous déplaçons et nous échangeons davantage. Nous modifions aussi notre environnement. Ainsi, la diminution de l'emprise agricole explique la recrudescence des tiques. Les friches sont plus importantes. Elles sont recolonisées par des petits mammifères, des cervidés qui entrent en contact avec les animaux d'élevage. Si les maladies transmises par les tiques n'ont pas toujours d'effet sur ces derniers, elles sont parfois très pathogènes pour l'homme et peuvent même passer dans le lait (virus de l'encéphalite à tiques).

Aujourd'hui, les regards se tournent aussi vers les maladies transmises par le même vecteur que la FCO, les culicoïdes. Il s'agit notamment de la maladie hémorragique des cervidés, présente au Maghreb et en Turquie. Ses symptômes sont très proches de ceux de la FCO. «Sans prédire de scénarios catastrophes, il est vraisemblable que ces maladies se propagent en Europe, souligne Renaud Lancelot. Les vents contribuent à faire traverser la Méditerranée aux moucherons que sont les culicoïdes. Pour des moustiques, c'est plus difficile mais pas impossible. Les mouvements d'animaux infectés participent également à la propagation. La fièvre de la vallée du Rift, maladie virale touchant les ruminants et l'homme, pourrait par exemple débarquer sur les rives de la Méditerranée à partir de l'Afrique subsaharienne.»

Il reste que les maladies à vecteurs ne représentent qu'une partie des maladies émergentes. Résistances aux antibiotiques, grippe aviaire, maladies à prions sont des menaces récurrentes.

 

Elles naissent au Sud

Pourquoi les maladies émergentes, et pas seulement celles à vecteurs,apparaissent-elles en Afrique ou en Asie?

L'humidité, la chaleur, la proximité des animaux et des hommes avec la faune sauvage, les mouvements d'animaux incontrôlés... sont autant de facteurs.

Les pays du Sud sont un véritable «chaudron» qui réunit des conditions idéales pour le développement de nouvelles pathologies.

On estime qu'une maladie inconnue y apparaît tous les quatorze à seize mois. La lutte contre les émergences passe par une étroite collaboration avec les pays du Sud.

 

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